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Culture matérielle, espace et façons de penser

" Déceler quelques traits généraux de la pensée des sociétés préhistoriques permettrait de discuter avec une nouvelle pertinence du maintien ou du renouvellement des traditions culturelles. Les façons de penser s’inscrivent sur le long terme, même si elles subissent, au cours du temps, d’inévitables transformations; on ne les abandonne pas aussi aisément que les technologies désuètes. Lorsqu’une rupture est pressentie au niveau de la manière d’être au monde, cela indique sans doute le remplacement d’une tradition par une autre d’origine distincte. Au contraire, la conservation d’une même manière de penser au travers de bouleversements multiples témoigne d’une évolution, quoi qu’il en soit des apports extérieurs. En Préhistoire, si l’absence de textes oblige à renoncer aux contenus des discours, rien n’empêche d’explorer les structures spatiales. Or, l’aménagement de l’espace nécessaire au fonctionnement d’une société —habitat, lieux cultuels, domaine assigné aux morts, manifestations esthétiques— révèle de nombreux aspects des mentalités : un tissu d’isomorphismes relie productions et conception de la vie. Accepter ou refuser l’image, enterrer définitivement ses morts ou manipuler les cadavres, quadriller l’espace habité ou lui autoriser une croissance spontanée, tout indique différentes appréhensions de l’existence."

Author(s):  Cauwe, Nicolas; van berg, Paul-Louis; Vander Linden, Marc
Format:  Article